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31 décembre 2007 1 31 /12 /décembre /2007 15:44

Vendredi 19 mai 2006 à Mirande, un public peu nombreux mais averti est venu écouter Florence Couraud, directrice du CNIID (Centre National d’Information Indépendante sur les déchets) invitée par les Verts 32, sur les déchets vus sous l’angle de la réduction à la source. 

Au préalable, le doigt avait été mis sur un problème concret et gersois avec l’association Verts Vallons Vivants qui s’est mobilisée contre un projet de centre d’enfouissement technique, qui prévoit d’accueillir un volume très importants de déchets (plusieurs départements ?) dans la vallée du Mouta à Aubiet.


"Nous devons cesser de considérer les déchets uniquement dans une optique d’élimination", nous dit Florence Couraud, "car la technologie n’est pas en mesure de tout solutionner".


Les deux principaux modes de traitement : la décharge et l’incinération ne sont plus satisfaisants. Le premier pose un problème essentiellement d’étanchéité des sols. Les eaux de lixiviation qui percolent des sites d’enfouissement, où se mélangent, matières organiques en décomposition et déchets domestiques dangereux (piles, déchets électriques et électroniques...) constituent un mélange toxique qui contamine les eaux souterraines et le sol. Le second mode, plus moderne, ne fait pas disparaître les déchets : il les transforme. Les incinérateurs rejettent dans l’atmosphère des métaux lourds toxiques comme le plomb, le mercure et un polluant organique persistant, la dioxine. Même si une partie de ces substances est piégée par les dipositifs de traitement des fumées, elles ne sont pas pour autant détruites. Ces substances toxiques piégées sont ensuite enfouies en décharge où elles subiront une libération lente mais inexorable. 

L’incinérateur va à l’encontre de la politique de réduction des déchets à la source. Pour être rentabilisé l’incinérateur appelle à traiter et donc à produire plus de déchets. 

Mais plutôt que de mettre en cause notre mode de vie, la société s’est enlisée dans des systèmes de gestion des déchets coûteux mais néanmoins qui restent des solutions de facilité, sans se soucier des conséquences écologiques, sanitaires et économiques. 

Cette masse croissante de déchets (650 millions de tonnes de déchets en France) est en partie le résultat de la surconsommation et du suremballage. Pour une baisse significative des déchets d’un point de vue environnemental et de santé publique : nous devons changer nos comportements, repenser nos schémas de production et de consommation.

Il faut d’abord réduire en réalisant un tri à l’achat, réutiliser en développant par exemple le système de consigne et recycler (il faut appliquer le principe des trois R dans cet ordre). Si le recyclage est important, il comporte toutefois des limites. De nombreux produits, particulièrement ceux en matière plastique, ne pourront être recyclés qu’une seule fois, parfois jamais. Il faut savoir que seulement 17 % de matières plastiques sont recyclées, et que le plastique est une matière qui se décompose lentement (450 ans environ), sans parler des additifs toxiques de lente absorption cumulative par les organismes vivants. En outre le recyclage reste un procédé industriel nécessitant de l’énergie et générant des pollutions et du transport (camions de déchets).

Les collectivités doivent prendre toute la mesure du problème et relayer l’effort du citoyen. 

Confrontées à des rebuts qu’elles ne peuvent pas réutiliser, recycler ou composter, les collectivités doivent exiger des industriels qu’ils arrêtent des les produire. 

Dans une optique de réduction des déchets, les collectivités doivent faire supporter le coût de la gestion des emballages au producteur qui, contrairement au citoyen, peut choisir de minimiser les emballages. Jusqu’à présent, le traitement des déchets est financé par le consommateur qui ne peut avoir qu’une influence très limitée sur la production des déchets. 

Le point vert figurant sur les emballages qui signifie que l’industriel cotise à la société Eco-emballages chargée de valoriser les déchets d’emballage, doit être réévalué de manière à ce que les industriels supportent l’essentiel des coûts de la gestion des emballages en application de principe polluer-payeur. 

La réduction des déchets à la source est l’affaire de tous.

Fatma Adda - Porte-parole des Verts 32

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