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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 12:42
Élevage, lait, céréales, la crise touche tous les secteurs agricoles. En cause, les problèmes sanitaires (fièvre catharale ovine, bovine) mais aussi les prix payés par les centrales d’achat, en deçà de ceux que les producteurs réclament.
Participent aussi la politique agricole commune livrée à la seule loi du marché, et la hausse des charges, de 15% en 2008.
Les Verts sont conscients de cette situation difficile dans laquelle se retrouvent aujourd’hui de nombreux agriculteurs et approuvent les mesures d’indemnisation prises par le ministre de l’Agriculture Michel Barnier. Mais, si ces aides partielles d’urgence ne sont pas accompagnées de la refonte du système agricole, cela reviendrait à donner un coup d’épée dans l’eau.
Ainsi, si l’on veut vraiment garantir un revenu décent aux agriculteurs (faut-il rappeler qu’un quart des ménages d’agriculteurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté), éviter les fluctuations erratiques, les mouvements de yo-yo qui désorganisent complètement le marché et garantir la qualité des productions, il n’y a qu’une solution: lutter contre la dérèglementation à l’œuvre à Paris comme à Bruxelles.
Car, depuis quinze ans, selon les préceptes de l’idéologie néolibérale, les régulations publiques des marchés agricoles internationaux, peu à peu, ont été démantelées, en particulier, à partir de 1995, sous l’égide de l’Organisation Mondiale du Commerce, faisant la part belle aux gros distributeurs et producteurs qui nous imposent leurs denrées.
La défense de la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire la possibilité pour chaque société de maîtriser son alimentation et son emprise sur le territoire, exige de sortir l’agriculture du champ de compétence de l’OMC. De consentir des efforts pour organiser la production, les marchés et mettre en place des prix plancher décents.
On peut penser qu’un prix de référence soit défini en concertation avec les syndicats agricoles et le ministère de l’Agriculture pour chaque denrée agricole payée au niveau de la production et complété par des aides aux producteurs à faible revenu du fait de leur situation souvent imputable à l’endettement incité par le Crédit Agricole.
On peut aussi rémunérer les agriculteurs en contrepartie des services environnementaux rendus. Et, ainsi, encourager l’agriculture qui utilise et aménage l’espace (élevage à herbe au lieu du hors sol), celle qui économise l’eau où qui produit le plus de qualité. La mise en place de ces aides peut être définie dans le cadre d’une orientation nationale par des commissions agricoles départementales, avec la participation des agriculteurs, des associations de consommateurs et autres usagers de l’espace.
On peut également envisager une taxe «carbone» basée sur la distance parcourue entre les pays producteurs et les pays consommateurs. Son but est de réorienter la consommation et d’éliminer les aberrations de notre quotidien. Comme de remplir notre panier de produits venant des 4 coins du globe,  d’acheter des fruits hors saison, ou encore les allers-retours incessants en poids lourds à travers l’Europe pour le traitement et le conditionnement des denrées… En lieu et place de ces gaspillages, toutes les autres solutions auxquelles on pense habituellement suivront car elles seront de plus en plus rentables: re-localisation, achats de produits locaux et de saison….
Pour les secteurs en surproduction, des aides à la reconversion en particulier vers l’agriculture durable et nourricière doivent êtres mises en place.

Pour vivre de l’agriculture, changeons de cap changeons la PAC !

Il est donc urgent de changer en profondeur la PAC française et européenne pour qu ‘elle soutienne les systèmes de productions durables Il ne s’agit pas de détruire 40 ans de politique agricole mais de repenser la PAC pour restaurer le lien entre agriculteurs, consommateurs et territoires.

Les Verts s’engagent pour :

  • Une politique de répartition équitable des marges entre les différents acteurs de la filière  agricole;
  • un soutien significatif, engagé, de l’agriculture biologique et des circuits courts (producteurs fermiers, amap, associations de consomm’acteurs…);
  • une politique alimentaire nationale ambitieuse, favorisant la santé et les consommateurs les plus pauvres ;
  • une intervention directe des collectivités pour aider à l’installation des jeunes agriculteurs en « bio »;
  • une démocratisation des instances de débats et de décisions.
Ces changements sont possibles. Ils passent par une mobilisation de chacun pour agir collectivement aux différents niveaux de décisions politiques, du local à l’Europe en passant par le national. Ils passent aussi par une convergence de tous les mouvements citoyens, qu’ils soient écologiques, d’agriculteurs ou de consommateurs.
Fatma Adda.
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